- ciel
mots clés : rêves, nuages, liberté, astres, candeur, bise.
porté au gré des vents marins, mistral ou zéphyr, j’erre, léger et heureux, entre jupiter et neptune. au loin une nuée d’oiseaux colorés éclatent des nuages-cotons de leurs plumes écarlates et je ne vois qu’eux, allongé dans le vide (éole et hermès me tenant par la main). rien ne presse, j’ai le temps. avec des crayons gras je dessine des cartes au trésor et le bonheur en est toujours la clé (pour moi, elle n’est jamais difficile à trouver). quand je lève la tête vers les cieux, de nuit comme de jour, je ne vois que du bleu (et quelques moutons) et à travers mes yeux-lumières jamais il ne fait sombre, jamais il ne fait noir.
- mer
mots clés : infinis horizons, sirènes, voyage, ambitions, voiles, poisson-lune.
le sel ravive la douleur mais il guérit aussi les plaies (les miennes en tout cas). à bord de mon bateau arc-en-ciel je navigue sur toutes les mers, je dévale tous les ruisseaux et chute du haut d’innombrables cascades. je ne coule jamais. je n’ai pas peur, j’avance toujours, que les vents me soient favorables ou non. je veux tout voir, tout sentir, tout entendre. enfant j’ai lu des histoires, elles étaient belles, je les connais par cœur. pourtant je ne perds pas le nord, ma barque tangue mais poséidon ne m’a pas encore noyé. je ne crains pas les tempêtes, je glisse sur les siphons, j’ai apprivoisé le kraken ; la tête haute, je continue d’avancer. rien ni personne ne peut m’arrêter.
- terre
mots clés : or, fruits mûrs, herbe sèche, pierre froide, boue, gravité.
tous les matins je lis le journal. c’est bizarre, j’ai l’impression que la guerre ne se finira jamais. depuis mes cinq ans j’ai une routine de vétéran, j’ai l’échine un peu courbée et les yeux rarement levés. j’ai peur de l’océan dès que je n’ai plus pied, à chaque bruit d’avion je m’attends à une explosion. je ramasse des cerises, nourris ma famille, mes amis (je les chéris). je me sens las, j’ai besoin qu’on soit là. qu’on soit là pour moi. j’ai l’air malheureux, défaitiste. les pieds trop ancrés dans la réalité. pourtant j’ai confiance en moi (en nous) et je ne perds pas espoir. je sais que tout n’est pas perdu.
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