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 L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE)

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Léon

Léon

VISAGE : CEDRIC

BOUTEILLES À LA MER : 32

ARRIVÉE EN VILLE : 07/07/2017

DANS LA TÊTE : MA VIE RATEE

L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE) Empty
MessageSujet: L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE)   L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE) EmptyVen 25 Aoû - 21:41

Ça leur fait quinze ans. Quinze ans ensemble à courir dans les champs, à écumer les rêves, à rêver la mer, le ciel, à s'embrasser discrètement derrière un arbre avant de se quitter, pour le lendemain se retrouver et s'aimer encore plus qu'hier. Quinze pour découvrir demain un nouveau monde, le redessiner, croquer chaque courbe, gommer les défauts, pardonner au paysage d'être parfois si laid. Manger ensemble sur la plage, enlacés, des roudoudous sucrés dans des coquillages de la mer Adriatique. Ou rire entre deux berlingots et se serrer fort dans les bras de l'autre en se disant que jamais jamais on ne se quittera.
Voilà l'existence que Léon et Léonie avaient adoptée durant quinze ans. L'été 1933 commençait bien. Léon apprenait à Lino à faire des noeuds de marin, même si les deux gosses aimaient plutôt les machines volantes. Ils avaient vu des modèles réduits de leurs avion préférés, il y a avait le célèbre Curtis, l'Albatros l.82, le Boieng 307, le Messerschmitt m26, sans oublier le Douglas B-18 ! Après Elle, lui, il aimait les avions. Il rêvait de s'envoler au dessus des nuages, au dessus de leur ville, emmener sa dame (un jour, s'était-il dit, il l'épousera, sa Léonie) avec lui. Là, ils étaient assis sur une colline qui, mystérieusement, avait choisi de pousser vers le ciel au bord de l'eau. Léon avait passé un bras autour de la taille de son amoureuse, et le vent venait amener une de ses mèches (à elle) dans son cou (à lui). Ça ne le dérangeait pas. Il aimait ces moments là. Il se sentait mieux. Quinze ans que c'était comme ça. Faites que ça dure encore longtemps, qu'il priait chaque soir au lieu de psalmodier les mots de papa.
Je t'aime Léonie. Je t'aimerai toujours.
Ça sonnait eau de rose, ça sonnait vieux film. Ça sonnait bonheur.
Il lui serra la main, de l'autre côté de sa taille.
Ça durera.
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Léonie

Léonie

VISAGE : TAYLOR LASHAE

CRÉDITS : CIGARETTE DAYDREAM
BOUTEILLES À LA MER : 12

ARRIVÉE EN VILLE : 07/07/2017

DANS LA TÊTE : LEON

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MessageSujet: Re: L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE)   L'ÉTÉ 1933 (LÉONIE) EmptySam 4 Nov - 17:06

J'ai troqué mes pantalons pour une robe fleurie. J'ai pas besoin d'eux pour faire comprendre que je n'ai rien de différent d'un garçon, quand je suis avec toi Léon. Pas besoin d'eux pour parler avion. Maman dit qu'il faut que j'arrête de piquer les habits de Nico, que je ferais mieux de prendre exemple sur Pia. Papa me dit d'arrêter de l'embêter dans l'atelier. Il dit, t'as pas les épaule Léonie. Il prend mes rêves entre ses mains et les chiffonne avant de les enfouir dans la corbeille. Il dit, c'est pas pour toi Léonie. Toutes ces règles qu'il faut respecter. Léon, si tu savais comme ça me fatigue. Faire ses prières, remercier Dieu de nous avoir donné ce repas, toujours sourire, ne pas répondre, hocher la tête, dire merci, s'effacer. Surtout s'effacer. Mais Léon, si on naît pour s'effacer à quoi bon ? S'approcher de la mort sans goûter à la vie. C'est ce qu'on nous impose. Et pourtant, Léon, quand je suis avec toi je prie Dieu pour que ça ne s'arrête pas. Pour que tu sois toujours là. Et puis je souris, toujours. J'essaie même de me faire belle, pour toi. Mais rien ne peut briser l'harmonie. Léon et Léonie. C'était écrit dans les livres, c'est sûr. En grand, en lettre rouge. Une fin heureuse pour la sale gamine que je suis, qui y croirait ? Pourtant c'est nous, sur cette colline. Alors je pose doucement ma tête sur ton épaule. Elle est toujours là, ton épaule. Elle a toujours été là. Pour les rires ou pour les pleurs, d'aussi loin que je me souvienne, elle n'a jamais bougé cette épaule. Ça m'arrache un sourire. Je t'aime Léonie. Je t'aimerai toujours. Un sourire qui s'étire à la fin de ta phrase. L'air a comme un goût sucré, ton amour teinte ma vision d'une couleur rosée. C'est comme si on flottait sur un nuage de barbapapa. Moi aussi Léon, je t'aime. Pour toujours. Je sers ta main déjà grande dans la mienne, qui est restée toute petite.
Je regarde le bleu de tes yeux avant de regarder celui du ciel, et je nous imagine voler à deux, au dessus des nuages. On l'aura notre avion. Je le dessinerai. J'y crois Léon, j'espère que toi aussi. On aura une maison, tout en haut d'une colline. Une maison avec plus de fenêtres que de mur. Et un joli avion. Rien que pour nous. Un avion qu'on bâtira ensemble, un avion à l'image de notre vie.
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