VISAGE : alicia vikander.
CRÉDITS : lempika (avatar). BOUTEILLES À LA MER : 123
ARRIVÉE EN VILLE : 02/09/2017
DANS LA TÊTE : des cigarettes, des bouteilles & des bouclettes.
| Sujet: EAU DE VIE Sam 2 Sep - 18:15 | |
| abysme dynastie, odyssée, fantasmagorieles gamins ont le rouge au joue, les cheveux emmêlés, les yeux qui pétillent. c'est d'avoir trop jeter des billes, casser des craies, briser des cœurs. mais le calme règne enfin sur le royaume des bambins. le silence est tombé sur la salle de classe absorbée. comme une mélodie claire, il vibre onctueusement dans l’atmosphère.
en tendant l'oreille, en usant de ses tympans, on peut entendre la symphonie d'impatience qui fait sonner ses accords dans les cœurs des enfants.
“êtes-vous prêts à entendre l'histoire d'aujourd'hui? soyez bien attentifs, parce que, pour une fois, je permets qu'on mette au placard les généraux de guerre, les scientifiques sans repère, et mêmes les empereurs en colère. cette fois-ci, il est question de pirates, et, plus particulièrement, d'une certaine vipère des mers. oh, je vous sens trépigner d'impatience, mais faites-le en silence. autrement, vous ne connaîtrez pas les affreux méfaits de ce scélérat sans foi ni loi. on ignore beaucoup de choses sur ce spécimen, mais cela n'a pas d'importance, car rien ne peut excuser de tels débordements d'animosité. on raconte même qu'il n'est pas humain, qu'il est probablement fils de kraken, élevés par des sirènes. qu'il a une pierre dans la poitrine, du poison sur la langue, et peut-être bien des lames à la place des mains. arrivés sur nos côtes dorées juste quand la dernière guerre expirait, le brigand, depuis, n'a de cesse de nous tourmenter. il vogue pourtant à bord d'un navire bien frêle, un simple chebec désigné 'charybde'. mais voyez-vous, la canaille jubile des confiances qu'il broie et des cœurs qu'il foudroie tout autant que de l'or qu'il collectionne. alors, tout d'abord, il se fait inviter chez sa proie, usant de mille stratagèmes, souvent feignant la détresse extrême, parfois infiltrant l'équipage lui-même. puis, sans préavis, quand le jeu cesse de l'amuser, il révèle son vrai projet. il manie les muscles et les mots. il joue des balles et des phrases. c'est un beau parleur, mais ne vous faites pas escroquer: il demeure un monstre persécuteur, un animal enragé. et derrière lui, il ne laisse rien, pas même de corps à pleurer. ses victimes passent toutes par dessus bord. elles s'éteignent en mer, enfermées entre les planches de la coque de leur propre vaisseau ou perdues au milieu d'infinies étendues d'eau. certains croyants l'ont baptisé 'dieu noyé'. ainsi, il ne serait rien de moins qu'une divinité descendue du ciel pour punir l'humanité de cette affreuse guerre qui a été menée. d'autres superstitieux le disent 'ange de l'adriatique', autrement dit l'esprit vengeur d'un défunt de guerre, ou même d'un simple homme ayant coulé, condamné à errer. mais pour le restant d'entre nous, il ne porte qu'un seul et unique nom, celui avec lequel il s'est couronné capitaine du néant, de la ruine et de la dévastation. abysme.”
y'a une pincée d'ébahissement, une louche de stupeur, et une cuillerée de crainte dans les regards du public.
et puis soudain y'a ce rire cristallin qui fend le silence et ce gamin rayonnant qui jette ses bouclettes en arrières qui pose ses mains sur ses hanches et qui se dit
c'est rigolo ma maman elle s'appelle abysme parfois quand ça lui chante quand elle reçoit une lettre à l'écriture tarabiscotée quand la brise salée ramène sur notre plage un navire étranger quand elle s'éclipse le soir, persuadée que je sombre dans les bras de morphée ou quand un inconnu fait valdinguer la porte d'entrée qu'il jure qu'il va la tuer.
sauf que ma maman à moi, elle fait pas peur aux petits enfants. et son vrai nom, je crois que même elle, elle l'a oublié. même si moi je le sais. on l'a caché derrière une étoile rouillée il y a des années. on en a fait notre secret. c'est que ma maman aime se métamorphoser, elle aime jouer. puis ma maman elle aime aussi les nuits d'été. elle aime la mer qui fouette le rivage. elle aime le tonnerre qui déchire les nuages. elle aime les mythologies des autres pays, mais surtout celles d'ici. elle aime croire aux histoires impossibles, aux inventions de l'esprit, aux fantaisies. elle aime la couleur de l'or. elle aime les cartes aux trésors. elle aime le sirop de violette. elle aime mes couronnes de pâquerettes. elle aime le thé froid. et dire que je suis son roi.
et ma maman, elle aime me raconter des histoires avant que je m'endorme le soir. elle me parle de notre famille elle me peint la sicile. puis elle évoque mes nombreux tatas et tontons qui règnent sur tout les horizons.
mais, surtout, elle me conte ses milles et unes aventures. comment elle s'est toujours laissée guider par sa fierté, son intrépidité, son franc-parlé et sa fermeté. comment, à mon âge, ses parents lui ont fait goutter la mer pour la première fois en l'embarquant sur un navire pour quitter leur île et rejoindre l'italie, où elle a pu embrasser l'adriatique. comment, alors qu'elle avait quinze ans, elle a animé une petite néréide, et elle l'a relâchée pour lui offrir sa liberté. comment, quand elle en avait dix huit, elle s'est transformée en garçon pour découvrir le monde, travailler sur le pont, répondre aux ordres d'un capitaine pour fuir sa vie quotidienne. puis comment elle a abandonné les flots pour retrouver noveciano.
la suite, elle est proscrite.
soudain je ne ris plus. les autres enfants, ils me scrutent. et moi je joue avec mes bouclettes. et je tire la langue, je creuse mes fossettes. comme pour chasser les furies noyer les harpies celles qui me murmurent contre la peau aux creux des os: regarde toi, t'es un fléau t'a cloué ta mère au bois avec un marteau.
mais maman, est-ce que tu m'aimes ? non, je sais que tu m'aimes. mais est-ce que tu aimes m'aimer ? parce que parfois la nuit, quand tu dors, j'entends la pluie tomber. dans ta chambre, maman. dans tes yeux, maman. ça déferle sur le sol de cette vieille ruine isolée dont on a fait notre château, sur cette minuscule île qui est notre royaume. ça déferle sur notre peuple de fantômes, maman. puis ça me tombe sur la tête, à moi, entre les lattes branlantes du plancher. chaque fois j'accours pour calmer la houle, pour ramener les éclats de soleil que le pouvoir du prénom que tu m'as donné promettent, mais je crois que j'échoue. et que toi, tu t'échoues. maman, est-ce que c'était difficile ? difficile de quitter papa ? c'est pour ça que tu saignes du regard ? c'était il y a trois ans maman, alors est-ce que ça cicatrise, en trois ans, les bobos à l'âme ? tu sais maman, moi ça me fait pas mal. pas trop. je le connaissais pas beaucoup papa, après tout. il était tout le temps dans le ciel, tu disais. à faire la guerre. il rentrait parfois, et c'était bien, maman. c'était bien parce que tu étais heureuse maman. est-ce que tu me crois maman, quand je te dis que tu me suffis ? parce que c'est vrai. c'est vrai que c'est faux. mais c'est vrai quand même. le principal c'est toi, maman. toi et personne d'autre. puis tu veux savoir quand c'est, la dernière fois que j'ai vu poséidon envahir tes iris d'ébène éveillés pour y jeter la mer en entier ? tu veux savoir, maman ? parce que je m'en souviens très bien. toi tu m'as juste dis “papi est mort à la guerre.” moi j'ai compris “mon coeur est brisé, j'ai besoin de toi pour le recoller.” alors je t'ai serré dans mes bras, fort, fort fort, pour ressouder les mécanismes dans ta cage thoracique. mais j'ai du mal replacer un rouage. parce que le lendemain, on quittait la maison de papa. sans lui dire. et plus jamais je n'ai pu prononcer ce mot. papa. il va comment, tu crois ? c'est ma faute, n'est-ce pas ?
je hurle en dedans.
jusqu'à ce que ton chant terrasse la haine ramène l'océan “Keren.”
et là, j'oublie mes incertitudes. j'oublie tes inquiétudes.
parce que, avant tout,
y'a ton arôme de jasmin et de sel y'a ta silhouette aux couleurs du vent y'a ta peau de miel “maman.”
| et dans la vie...pseudo/prénom : CAELESTIS, ou salomé pour les intimes (oui, j'veux bien qu'on soit intime ehe). ❁ mon lieu de vie : dans mon hamac (il pend au dessus des champs de ma prétendue banlieue parisienne - plutôt campagne, entre nous). ❁ âge : dix huit ans, deux mois et vingt cinq jours. ❁ j'ai découvert le bouquet sur : le projet bazzart, au milieu de la poésie de vos mots. ❁ mon smiley préféré est : ❁ si j'étais un légume je serais : un cucurbitacée, on aime trop dire mon nom (saymyname saymyname) et on me sort que pour l'été et halloween. ❁ mon dernier mot est... : pissenlit. ❁ avatar : alicia vikander. ❁ crédit : sara roberts & valkiries. |
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ARRIVÉE EN VILLE : 07/07/2017
DANS LA TÊTE : MA VIE RATEE
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ARRIVÉE EN VILLE : 09/07/2017
DANS LA TÊTE : DES CARCASSES, DE LA CASSE ET JOCASTE
| Sujet: Re: EAU DE VIE Sam 2 Sep - 18:28 | |
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DANS LA TÊTE : des cigarettes, des bouteilles & des bouclettes.
| Sujet: Re: EAU DE VIE Sam 2 Sep - 20:07 | |
| leon le caméléon. TROP D'HONNEUR - en vrai, j'ai tellement stalké que j'aurai été grave outrée de pas être la première inscrite. mais au fond je m'en serai foutu, parce que le principal c'est que je suis là, et que c'est beau, et que je veux rester pour toujours donc pas de crise cardiaque svp je tiens à vous je tiens à votre bijoux lino l'esquimau. mais que de compliment, je rougis merci beaucoup et beaucoup et beaucoup, vous me comblez toujours présente pour une raclette party les gars, faites gaffe, je vais me pointer à votre porte et vous allez pas comprendre |
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ARRIVÉE EN VILLE : 25/08/2017
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| Sujet: Re: EAU DE VIE Dim 3 Sep - 12:20 | |
| oh wahou je sais même pas comment tu remercier. alors simplement merci merci merci beaucoup. ça touche mon petit coeur ce que tu dis là (de plein fouet). je suis trop heureuse de faire partie des vôtres ! |
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