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 LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO)

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Jocaste

Jocaste

VISAGE : OLI

CRÉDITS : SATURN (AVATAR)
BOUTEILLES À LA MER : 31

ARRIVÉE EN VILLE : 23/07/2017

DANS LA TÊTE : DEMAIN

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MessageSujet: LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO)   LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO) EmptyMar 31 Oct - 22:57

La porte a claquée. Les cloisons ont tremblées. Des objets sont tombés. Le gramophone un peu biscornu. Le vase avec les fleurs cueillies ce matin. Les chaises dans la cuisine. Le bois s'est fendu. Le carrelage a du se briser. Et une odeur rance est arrivée. Quelque chose comme... Alcool. Drogue. Cigarette. Fumée. Douleur. Malheur. Des borborygmes ont résonnés dans l'air. Et les plombs ont sautés. Dans la nuit, un courant d'air est venu chercher ses cuisses sous sa robe. Puis une main.
Elle courait. Même si elle avait mal partout. Même si elle n'en pouvait plus. Elle courait parce qu'il n'y avait que ça à faire. Sinon mourir. Dans la rue, c'était une traînée blanche qui perdait du sang. Une traînée dans tous les sens du terme. La robe à dentelles taillée chez le tailleur toute déchirée. Les bijoux brisés. La coiffure défaite. Les larmes qui recouvraient les hématomes sur les joues et faisait du sang quelque chose de plus liquide encore. Ses jambes ne pouvaient plus la porter. Son corps était démantelé. Mais elle courait, parce que derrière, dans le coin de la rue, il y avait la voix de l'homme. Et l'homme lui faisait peur, avec ses mains, ses jurons et ses manières brutes. Et la peur donne de la force. Elle en avait bien besoin.
Jocaste ne sait pas où elle va. Elle va là où le cœur lui dit d'aller. Quand une ruelle lui plaît, elle y tourne, quand un muret n'est pas trop haut, elle le franchit, et quand elle croit avoir semé l'homme, il revient toujours. Alors elle s'épuise, elle court, court, court, dans les rues de Noveciano, entre les lumières et les maisons grises-blanches et colorées, pour certaines. Elle passe devant les boutiques, les vitrines, les bateaux, et aussi les coquillages, les rochers de la semaine dernière sur lesquels Lino la faisait danser... Lino. Oui. Elle ira chez Lino.
Et ses pas la guident. Et l'homme a disparu. Elle frappe à la porte, doucement, à sa manière. Ses boucles coulent dans son dos, empoissées par le sang. Il ne va pas la reconnaître.
Et quand la porte s'ouvre, que la lumière l'irradie, que la silhouette de son amant se découpe dans la clarté douce, elle sourit, pourtant, elle sourit.
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Lino

Lino

VISAGE : ADRIEN SAHORES

CRÉDITS : SCARFACE
BOUTEILLES À LA MER : 58

ARRIVÉE EN VILLE : 09/07/2017

DANS LA TÊTE : DES CARCASSES, DE LA CASSE ET JOCASTE

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MessageSujet: Re: LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO)   LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO) EmptySam 4 Nov - 16:19


ô mon amour, mais que s’est-il passé ? jocaste mon adorée, que t’a-t-on fait ? j’ai ouvert la grande porte de bois de l’entrée, surpris qu’on me rende visite à une heure si tardive. astrid est au lit, léon de sortie. je m’attendais à tout sauf à ça. à tout sauf à te voir là, tout de bric et de broc, traînant derrière toi ta longue traîne de désespoir. elle est colorée de bleus et de rouge, maculée de taches noirâtres et de plaies béantes. tu te souviens, celles que j’suis pas encore parvenu à refermer ? tu souris mais j’vois bien que rien ne va. ou peut-être que si, mais pas toi. t’as l’regard qui crie à l’aide et je sais que tu voudrais crier aussi, mais t’es trop fatiguée ou alors t’as pas envie. j’me sens con, à te dévisager avec une horreur mêlée d’amour, à t’faire briller de mes prunelles un peu mortes comme si t’étais une reine tombée du ciel alors que t’es juste tombée tout court. et on t’a poussée. piétinée. blessée. j’me sens mal, j’vais péter un câble. d’abord je ne fais rien, j’reste planté là sur le pas d’la porte à rien penser. laisse-moi deux minutes, le temps de réaliser. mon cœur me fait mal, et toi mon cœur tu me fais pitié. et tu sais c’est pas un gros mot. ça veut pas dire que t’es pathétique, ridicule ou misérable. juste que t’es mon plus beau trésor et que j’ai même pas été foutu de te protéger. ça y est, j’ai réalisé. jo-jocaste ! ça y est, j’me mets à bouger. le souffle court, la tête-ouragan, je te tire à l’intérieur, je t’attire vers moi, j’veux te sentir, que tu sois là et que t’y restes. j’essaie de faire preuve de douceur pour pas t’abîmer plus que tu ne l’es déjà mais tu sais c’est dur, tu t’rends pas compte à quel point je boue. t’entends comment ça bat vite là-dedans ? t’entends à quel point je t’aime, à quel point je haine ? vite la porte est refermée, t’es en sécurité. je t’entraîne dans le salon, je fais attention. à tout, à toi. à c’que mes gestes soient flous pour pas qu’entre mes doigts tu deviennes poussière. j’fais qu’en parler j’suis désolé, mais tu parais si fragile, on dirait vraiment qu’tu peux partir en fumée. je ne le sais que trop bien : un coup de vent et te voilà envolée. et je veux pas que ça arrive, j’le supporterais pas alors que pour toi j’pourrais tout supporter. avec une délicatesse dont maman aurait été fière, je te fais asseoir sur le grand divan du salon. je te prends les mains (j’ai toujours peur) et m’agenouille près de toi, guidant tes phalanges effervescentes jusqu’à mes lèvres tremblantes. tu me souris encore. arrête, fais pas comme si. comme si tu t’étais pas présentée à ma porte y a à peine cinq minutes, morceau de chair épuisé, poupée d’cire fondue, déesse en lambeaux. dis-moi vénus, qu’as-tu fait de ton coquillage-bouclier ? celui qui, j’en étais persuadé, savait si bien te protéger ? il a failli. mais moi non mon amour, je te le promets, ça n’arrivera jamais. et puis...
et puis je le dis. je te le demande enfin. j’ose. et pardonne-moi s’il fallait pas. qu’est-ce qui s’est passé ? comme un murmure à peine plus beau que le silence. et j’en dis pas plus pour pas que tu captes à travers mon timbre rappé à quel point j’suis chamboulé. merde, tu devrais pas me faire cet effet (me voilà prisonnier). mais tu sais quoi, je veux même pas entendre la réponse, j’crois bien que ça me blesserait trop, que je m’énerverais aussitôt et partirais au galop. alors je te lâche un peu, te laisse respirer, te laisse penser et laisse le silence une nouvelle fois nous envelopper. je m’éclipse, je décide de te cacher mon angoisse et mes craintes. je retourne les tiroirs, pioche scotch, colle et pansements roses. j’te jure jocaste, j’vais te réparer. une couverture en coton pour te protéger et je reviens vers toi. j’dépose le nuage sur tes épaules-brindilles. j’suis là, ça va aller. encore un murmure, mais crois-moi par pitié.
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Jocaste

Jocaste

VISAGE : OLI

CRÉDITS : SATURN (AVATAR)
BOUTEILLES À LA MER : 31

ARRIVÉE EN VILLE : 23/07/2017

DANS LA TÊTE : DEMAIN

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MessageSujet: Re: LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO)   LES PRINTEMPS SE SOUVIENNENT (LINO) EmptyJeu 9 Nov - 10:45

Les boucles rousses sont devenues rouges.
Son sourire s’est figé, comme pour l’éternité.
C’est pas c’qu’on dit quand c’est la fin ? Que l’on sourit, et puis voilà ?
C’est fini ?

Même Lino elle arrive plus à le voir c’est comme s’il devenait flou et que les pleurs le rendaient invisible. Pourtant qu’est-ce qu’elle aimerait le voir comme avant ébloui par le soleil et ébloui par l’adriatique qui se reflétait, simplement, jusque dans ses yeux ? Avec la jolie aquarelle du paysage, et sans doute, en touche finale, les oranges plus que mûres l’été.
Même la maison qu’ils ont, son frère et lui et la petite Astrid, elle a perdu toutes ses couleurs et le monde est noir blanc rouge sang et pâle carmin. Et toutes les pierres du monde sont tombées dans son ventre. Et on l’emmène au gibet. Pour que le poids et la corde la rendent encore plus misérable.
Même ses os de verre ne lui font plus mal, ça y est, elle est dans une autre dimension et déjà la douleur s’estompe. C’est plutôt la douceur de Lino qui lui fait mal. Elle aimerait lui dire laisse moi mon amour, tu sais, t’as pas besoin de faire ça t’as pas besoin de me protéger, j’ai pas besoin de ton aide je veux mourir à l’aide laissez moi putain je veux tomber de la falaise où on regardait les mouettes convoler et les amoureux s’embrasser et les bateaux voguer vers l’horizon ce bel horizon où l’on voulait se perdre et putain j’ai mal aidez moi et laissez moi-moi-moi et
Même les fleurs sur le buffet ont une odeur ténue et les pétales qui se fanent doivent avoir le goût de la tristesse. Même le vase et la peinture écaillée ne lui redonnent pas le sourire et de toute façon, il faudra le repeindre. Elle a les mains froides. La bouche gelée. Le corps transi. Et de temps en temps, elle sait même plus ce qu’elle pense.
Elle voit noir, aussi. Elle entend plus Lino qui lui parle avec des pardons dans la voix, des je t’aime m’en veux pas à tire larigot et Jocaste, elle se dit que misère, pourquoi la laideur qu’elle renvoie l’atteint pas ? Pourquoi il est toujours aussi beau ? Ça doit être l’amour.
L’amour aurait pu la rendre belle. Mais là y a tout qui s’est cassé la figure, tu vois, même son visage est défait. Elle a oublié comment fallait faire pour
VIVRE
Ça doit pas être compliqué ? Si ?
Si c’est compliqué. C’est compliqué quand elle repense à l’homme qui l’attend là où y a ses draps ses robes ses bijoux même si y en a peu. C’est compliqué quand elle se rend compte qu’elle reverra plus jamais le
BONHEUR
Et c’est horrible.
si
on
s’en allait

L’homme est là où Lino devrait être.
Il occupe tout l’espace, sans en laisser de place, pour la douceur.
Ni la tendresse.
Il oublie
comment
on fait
pour
rendre
heureuse
Jocaste
il
n’a
jamais

savoir

TOUT EST FRACASSÉ
Regarde on arrive même plus à s’ordonner.
Lino
je
t’es
je
t’ai…
me

Jocaste elle sait plus
elle délire
elle se fissure
et tout s’ouvre en elle
comme si
comme jamais
comme tout
mais surtout comme si
on voulait la ravir
et qu’elle peut pas s’en opposer.
L’air et lourd mais frais. C’est étrange. Elle a chaud. Elle a mal là où il faut pas.
Son sang s’écoule sur les broderies et les tissus.
C’est affreux.
Qu’est-ce qu’on va dire après ?
D’ailleurs, y a pas que le sang sur les lilas mimosas hortensias des étoffes.
Y aussi
et c’est horrible
tout sa vie
qui
découle.
Juste là.
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