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CRÉDITS : SATURN (AVATAR)
ARRIVÉE EN VILLE : 23/07/2017
| Sujet: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Dim 23 Juil - 22:31 | |
| là, le voilà ! voilà le train, et il ramène tant d'hommes, des hommes amochés, des hommes blessés, des hommes-soldats, mais des hommes, des hommes que les femmes aiment et que les enfants attendent, des hommes ! le train, son panache de fumée, les mains tendues des mères et les cris de joie des enfants, les grands parents qui voient leur fils arriver, jocaste les voit, jocaste les entend. papa est revenu, papa n'est pas mort ! tant d'espoir pendant ces six ans de guerre, tant de peur et de chagrin, maman qui prie au pied du lit, et la tante qui pleure devant la cheminée. c'est fini, ça y est, les hommes reviennent enfin ! elle a tant attendu, et ce train les ramène, le ramène ! et dehors, sur pieds, parmi la foule, oui, dehors comme jamais elle n'aurait jamais été, elle hurle elle aussi son bonheur de revoir les visages qui sont partis il y a bien longtemps. ça y est, le train s'arrête, et vomit les hommes, bientôt noyés dans les embrassades. jocaste, la main dans celle de maman, elle aussi en larmes, court et voit papa, son béret sur la tête. jocaste heureuse, elle l'enlace et derrière lui, derrière ce père adoré, il y a un jeune homme. et leurs regards se croisent, ils ont attendu si longtemps pour se croiser qu'ils se trouvent tout de suite, sans difficulté. observation. délice. leurs visages pas très loin, séparés par le corps-mastodonthe de papa, s'observent et viennent s'ancrer dans leur mémoire. jocaste sourit, du haut de l'épaule du paternel, elle sourit au jeune homme dont elle adore les yeux, la bouche, les cheveux, tous les traits. elle le savoure du regard, puis s'écarte et replonge dans la foule, là où personne ne pourra voir le rouge de ses joues et... en serait-ce ? l'amour dans son regard. ils marchent un peu à travers les gens de la ville sur le quai de la gare, et les parents discutent, tout en s'embrassant, sans faire attention à jocaste. alors, puisqu'ils s'en fichent, jocaste jette un œil derrière (elle devrait le reprendre). il est là. elle s'arrête. relève les commissures de ses lèvres. aucun jour n'a été plus beau. |
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DANS LA TÊTE : DES CARCASSES, DE LA CASSE ET JOCASTE
| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Mar 25 Juil - 1:06 | |
| léon n’est pas dans le train on n’a pas dit à lino où il était lino a peur est un peu stressé mais il sait qu’son frère va bien il l’aurait senti autrement ça lui aurait fait mal au cœur il aurait geint. les paysages défilent sous ses yeux vallées montagnes rivières fleuves se succèdent s’enchaînent se juxtaposent mais tout va trop vite pas l’temps d’aimer d’apprécier de découvrir que déjà il faut courir le train arrive en gare lino s’était endormi n’a même pas eu le temps de pleurer devant sa belle mer de l’adriatique qui lui avait tant manqué. tout ici sent la fleur le bonheur le romarin même dans la sueur des soldats qui à chaque nouveau pas n’en sont plus même dans le jour incertain que le soleil leur offre sans trop oser même dans le sourire fatigué des femmes qui quémandent des baisers. un souffle de vent plus fort que les autres fait voler les mèches folles barreaux tout doux qui cachaient à lino (prison d’ébène) le joyeux échauffement qu’est la gare la chaleur des corps qui s’aiment se retrouvent et plus on rit plus léon lui manque et quelque part la mélancolie quand lino réalise qu’il n’a que lui qu’un frère bonheur un peu nul mais si important pire qu’un courant d’air qui prend plus d’place dans son cœur qu’un éléphant. et puis quand lino déçu les yeux brillants d’un cafard inavoué s’apprêtait à se courber (blessé) y a un éclat bleu qui l’accroche bleu paix bleu ciel bleu sucré. c’est sûrement de ce bleu-là dont lino est tombé amoureux ou du sourire d’après du sourire-beauté ou d’elle juste d’elle (oui voilà c’est ça). un mouvement de foule on les sépare elle se retourne il ne voit plus qu’ses belles boucles blondes soleil or blé arc-en-ciel le temps passe il perd espoir la notion d’espace s’voit au purgatoire (lino perd vite pieds ces temps-ci c’est la fatigue peut-être le fait qu’il n’y ait pas léon aussi) mais un ange l’a entendu sûrement un rayon a percé les nuages probablement et de nouveau il la voit là sous ses yeux plus belle que jamais et là il s’dit qu’il veut pas la perdre qu’il veut la garder. c’est pas qu’il lui court après mais presque et très vite de la rattraper le souffle sec la voix cassée mademoiselle je sais on ne se connaît pas vous ne savez pas qui je suis ni moi qui vous êtes mais avant qu’on ne vous enlève (cruauté du ciel) à mes yeux charmés une fois encore laissez-moi vous dire que je vous trouve aussi belle que les flots et le soleil et toutes les plus belles choses de la terre réunies en une seule âme en un seul cœur en vous mademoiselle. |
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| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Mar 25 Juil - 20:09 | |
| il a les cheveux dans les yeux, et la barbe pas très bien rasée. ses yeux marrons noisette foncée ont un peu d'innocence dans le regard, une innocence bafouée par la guerre. une innocence tout de même. elle a relevé un peu la tête, pour observer le jeune homme. il est si beau, aussi beau que ce qu'il dit, car il dit qu'elle est belle et qu'elle l'a charmé. elle aussi il l'a charmée, mais l'instant est si magique qu'elle n'ose pas répondre à sa voix cassée, à son souffle sec. à ce qu'il dit, parce qu'elle est chamboulée, et son cœur fait le même son que la grosse caisse, il tambourine dans sa poitrine. c'est sûrement parce qu'il est si beau qu'elle tend la main vers lui. qu'elle touche du bout des doigts les pointes de ses mèches, et les repousse dans la chevelure, aussi vigoureuse que celle de samson. elles retombent un peu, reviennent presque dans ses yeux. jocaste sourit. à côté le tintamarre des peuplades fait barrière entre la réalité et ce qu'ils vivent eux. une part de rêve qui flotte entre une valise oubliée et un mur de brique, deux trois retardataires qui rejoignent la foule où ils sont tous deux enfouis, et une horloge en retard, elle aussi. ça leur donne plus de temps, si ils sont sept minutes en retard. sept minutes pour s'aimer. sept seulement. elle a envie qu'autour les gens disent qu'ils sont deux amoureux qui se retrouvent, après des années de séparation. si bien qu'au lieu de repousser les mèches indéfiniment, elle laisse ses doigts courir le long de la joue. puis sa main vient trouver les plis logés dans le cou. la nuque, entre les deux. c'est là qu'elle revient au regard. ose dire quelques mots, enfin, qu'il entende sa voix. et vous monsieur, en vous, monsieur, si dieu a créé un homme à l'image de la beauté qu'il souhaiterait incarner, s'il a créé une image, un chef d'oeuvre, c'est vous qui le représentez. doucement, elle prend le bagage qu'il porte, le retire de sa main, le pose à terre. et de sa main à elle, un peu froide, elle attrappe la sienne (à lui). entrelace ses doigts. mets une fine pression, rien de bien particulièrement déplacé. qui êtes vous ? elle l'approche d'elle, pour mieux voir chaque détail qui parsème son visage. elle les imprime, les chéris, déjà. et elle est, il lui semble, amoureuse. |
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| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Jeu 27 Juil - 21:11 | |
| perdu dans un océan merveilleux (celui de son regard) lino s’égare entre le soleil et la lune jupiter et neptune c’est pourtant la vénus en personne qu’il a sous les yeux tout droit sortie d’son coquillage tombée d’sa planète échouée d’son étoile (il ne saurait trop dire) et elle brille si fort qu’il en a la rétine brûlante la gorge sèche le sourire un peu niais béat bête débile mais si heureux qu’ça rattrape tout tout c’qui va pas et ses mains pâles ses mains pâles de fantôme frêles mais fermes glacées mais rassurantes qui l’enveloppent d’une chaleur intense de ces chaleurs qui n’ont rien de physique tout de magique. avide de plus que ses doigts princiers l’agrippent davantage que sa splendeur l’atteigne plus loin que son visage lino s’empare de ses mains fébriles comme l’huître prend possession de la perle (rare pas simple bille) et après l’avoir câlinée (même aimée) il y dépose du bout des lèvres un baiser sucré si léger qu’il fond (baiser-papillon). ses mots sont paillettes sa voix douceur avec ce petit quelque chose d’effrité que personne n’aurait remarqué mais que lino sent comme l’on sent une fleur (ou la peur) il sourit de plus belle mais pas plus belle que sa belle à lui on m’appelle lino mademoiselle lino corbeau lino drapeau linamour (oups, on s’éloigne du chemin mais tant pis la gare est déjà si loin) et vous ? me donnerez-vous matière à remplacer mes mademoiselle ? beauté est sans aucun doute le nom que le ciel vous a octroyé or il se trouve que j’ai tout autant confiance en la terre et elle de quel nom vous a-t-elle affublée ? |
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| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Ven 28 Juil - 10:08 | |
| sur les doigts de jocaste les lèvres de l'homme paraissent si douces, qu'il lui prend l'envie de se mettre sur la pointe des pieds et d'approcher les siennes de lino. il parle et ce qu'il dit la traverse de part et d'autre comme un coup de couteau bien visé. mais avec la douleur en moins (ou douleur est désir, ivresse du plaisir). elle n'a même pas honte d'être tombée amoureuse. elle n'a plus peur de le regarder. de sentir son parfum (champ de bataille et algues marines, mimosas frais et embruns ensoleillés). si elle ne pouvait pas se briser aussi facilement, elle s'autoriserait à rêver. un panier rempli de fleurs sur le pas de la porte, ramené par un enfant (son enfant, un petit être qui n'existe que lorsqu'il faut s'endormir), et son mari (plus besoin de l'imaginer, il est juste devant elle) ; une balade en bateau, ou en avion, s'il sait piloter. il a des mains de pilote, et le regard tendre de celui qui a vu le paysage comme personne ne l'a déjà vu. rien ne va s'effacer. pas pour jocaste. même si, malgré l'odeur du sel amené par le vent, les pétales des magnolias qui fleurissent devant la gare et voguent un peu partout, malgré toutes ces choses parfaites, elle a le cœur qui se sert en pensant qu'un jour (lointain) on lui soustraira lino. et ce jour approche. dès demain on la fiance. adieu les fleurs et les amours sur la gare, adieu la vie estivale aux allures printanières et aussi, pire que tout, adieu lino. non, on ne peut pas le lui enlever. pas maintenant. alors qu'ils ne se sont encore rien dit. en pensant à tout ce qu'ils n'auront pas fait, ni dit, ni murmuré quelque part, en l'écoutant dire ce qu'il ne faut pas dire (non elle n'est pas belle, elle peut se casser et les choses qui se cassent ne son pas belles du tout), la petite fille aux pâtisseries se met à pleurer. elle sourit en même temps. conquise par la délicatesse de son futur amant. j'ai le nom d'une reine, une reine qu'on a fracturé. reine splendide. reine-mère. pauvre sourire, sourire de laideronne qui se prend pour une duchesse sur son siège de pierres précieuses. même hadès n'aurait pas voulu d'un tel trône, tissé de croyances et de brillants. de mots doux goût berlingot qu'on trouverait dans une confiserie pour enfants sages. jocaste ne veut pas être sage. pour lino, c'est tout ou rien. plutôt tout. c'était la mère d'antigone. on l'appelait jocaste mais on l'a rejetée. sur ses joues, les larmes ont séchées, faisant des chemins de sel indépendants de sa volonté. elle a laissé ses mains dans celles de lino. c'est bien comme ça. lentement, pareils à deux statues dont ont aurait donné la vie, subitement, il y a quelques minutes, elle guide ces mains dans le creux de son dos, puis glisse les siennes sur ses omoplates à lui. et vous, ne me rejetez pas. portez moi là haut. vers les nuages. là où je pourrais vous aimer. |
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| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Ven 4 Aoû - 23:40 | |
| larmes de croquillages pépins salés sur les joues de l’aimée pourquoi pleure-t-elle ? lino est-il si laid ? c’est quoi qui cloche chez lui ? sa culpabilité ? égoïsme d’enfant qui veut tout et n’a plus rien à perdre et qui pour son simple plaisir pour lui seul et pour une dame de saphir a fait s’arrêter le monde et regarde se figer le temps dans d’impétueux espoirs que cet instant dure toujours que leur éternité se résume à cette gare (lieu d’amour refuge-miroir). les reines cassées sont les meilleures j’éprouve à leur égard un profond respect elles ont le cœur bon et vivent en paix elles savent que le pire est passé qu’un nuage c’est éphémère que la nuit le soleil peut briller et le jour la lune éclater elles voient en l’agonie quelque chose de pur de vrai et quand elles sont à terre elles finissent toujours par se relever (demain il fera plus beau je te le promets). les doigts rêches du crève-cœur viennent cueillir la fleur avec une délicatesse arc-en-ciel et consciencieux le pirate part à l’exploration des cieux (le nez dans les cheveux sentir les arômes-bonheur des boucles dorées et dieu quelle douce senteur). oh mais on peut s’aimer même ici vous savez ? partout là où vous le désirez un mot et je suis à vous (dites-moi que vous m’aimez). |
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| Sujet: Re: CUEILLIR LE JOUR (LINO) Mer 23 Aoû - 15:45 | |
| Jocaste n'en peut plus, elle va éclater, comme un ballon avant son envol. Elle se sent sur un nuage, à l'abri du mal et ses sbires. Elle se sent bien, enfin, dans les bras de Lino, bien comme elle n'avait jamais été avant. Bien comme si Dieu avait exaucé toutes ses prières et retiré ses malheurs. Comme si le vent gonflait les voiles d'un navire rempli de trésor, ces petits brins d'amour fleuri sur les berges d'un lac ensoleillé. Tout est beau, de cette horloge fracassée qui a oublié l'heure au bonbon jeté sur les rails par un bambin maladroit. Sa joie, Jocaste la sent à plein poumons. Elle emplit sa poitrine, ses jambes, ses doigts, l'espace infini de son corps malade. Si elle l'aime ? Ça, oui, elle vient de se liquéfier dans l'océan de son homme à elle. Pour toute réponse, entre deux respirations, elle dit, penaude : Embrassez moi. Y a plus que ça à faire, de toute façon. Les parents et la vie va la rattraper. Les pâtisseries (qui n'auront pas la saveur, ô grand jamais, des lèvres de son aimé, qui viennent, comme la pluie vient, sur les siennes, et c'est là que tout explose vraiment) aussi. Reste plus qu'à se noyer un peu plus dans l'amour qu'on lui porte là maintenant, et de dire Je vous aime à Lino. Reste plus grand chose à faire. Le temps, ces minutes qui coulent comme le sable ont repris le cours normal. Ou presque. Reste encore un fragment. Le temps d'un vol et d'une chanson, d'une valse accordée. Vous viendrez me voir ? Dites le moi, vous viendrez ? À la pâtisserie face à la mer ? L'écubier qu'elle s'appelle. Promettez. Si partout pour lui ça marche, partout ils pourront s'aimer, alors d'accord, marché conclu, vendu, elle s'adonne à lui là où il veut. C'est bon, Jocaste est amoureuse. Amoureuse comme jamais. Son esprit dérive alors, et à travers ses divagations, elle entend déjà les cloches sonner pour les annoncer mariés. |
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